Déjà assurés du titre, Kenny Foray et Tecmas tenteront de continuer leur sans-faute, ce week-end, sur l’Anneau du Rhin, un circuit inédit en FSBK.
u du ciel, l’Anneau du Rhin ressemble « à un mini-Castellet », dixit le team manager de Tecmas, Arnaud Sassone. Vu du bitume, le circuit rhénan est comme tous les autres, un formidable terrain de jeu pour Kenny Foray, désormais quintuple champion de France de la discipline.
Plus de 300 km/h en vitesse de pointe
« Sur la journée test, il y a un mois, il avait signé le meilleur chrono de la journée et battu le record de la piste, apprécie le boss berruyer. C’est un tracé très technique et très rapide, avec une grande ligne droite où l’on peut atteindre 300 km/h. Le petit bémol, c’est que c’est un tracé davantage fait pour les autos que pour les motos et il y a quelques endroits un peu chauds en termes de sécurité, même si la Fédération va beaucoup travailler dessus pour protéger les pilotes. »
D’autant plus que des averses sont attendues dimanche sur les courses (la première à 11 h 30 et la seconde à 17 h 20). Dans ce contexte, on peut compter sur Kenny Foray pour prendre des risques calculés sur sa BMW équipée de pneus Michelin. Son équipe est toutefois bien décidée à lui permettre de battre de nouveaux records. « On a moins de pression sur le championnat, donc on peut se permettre de pousser pour aller chercher le Grand Chelem avec quatorze victoires, avance Arnaud Sassone. Dix victoires de suite, cela n’avait jamais été fait. Maintenant, on espère pouvoir continuer sur notre lancée. »
Si le titre est assuré pour Kenny Foray, on peut s’attendre à une belle bagarre pour le podium du général entre Enzo De la Vega (Yamaha, Pirelli), Alan Techer (Honda, Michelin) et Hugo Clere (Honda, Pirelli). Avec un autre pilote Tecmas en guise d’arbitre, Loris Cresson, actuel cinquième du championnat. « Il a le potentiel pour monter au moins une fois sur le podium avant la fin de la saison », assure le patron de Tecmas. Lucas Sassone aura, lui, pour objectif de rentrer dans les points (pour les quinze premiers) et de progresser au classement Challenger (neuvième).
Après l’anneau du Rhin, la caravane du FSBK viendra conclure sa saison dans le Poitou, sur le circuit du Vigeant, du 26 au 28 septembre.
Le pilote Tecmas Kenny Foray deviendra-t-il le premier seigneur de l’Anneau du Rhin ?
Au moment de faire ses premiers tours de roues sur l’Anneau du Rhin, ce week-end, le pilote loirétain de Tecmas, déjà titré, va devoir se réinventer sur un circuit qu’il ne maîtrise pas encore. Interview.
Vous venez de faire les 8 Heures de Suzuka, puis les essais Pré-Bol d’or avant de reprendre sur le FSBK, ce week-end. Est-ce qu’un tel enchaînement est bénéfique pour éviter le relâchement ?
D’un côté oui, mais, de l’autre, je n’ai pas eu de vacances au moment où les autres en ont. C’est une période dense et cela ne me dérange pas. Après Suzuka, forcément, il y a un petit peu de fatigue qui rentre en compte, parce qu’il y a le décalage horaire. D’autant plus que les vols sont plus longs car on ne peut plus trop traverser la Russie. Cela fait partie du jeu, on le sait. Il nous reste encore un bon mois très intense et, ensuite, ça sera plus tranquille.
Est-ce que l’apparition, cette saison, de l’Anneau du Rhin au calendrier FSBK est une nouvelle source de motivation ?
Forcément, et ce qui rend les choses encore plus excitantes, c’est d’avoir gagné les dix premières courses. On reste concentrés sur le fait de pouvoir gagner toutes les manches. En tout cas, de tout faire pour. Même si j’ai toujours la tête à 100 % au FSBK, il y a aussi le Bol d’or qui arrive, une course qui est très importante dans ma saison aussi. Donc les sentiments se confondent. J’ai hâte de voir comment je suis capable de rouler quand l’objectif est terminé. Je n’ai jamais connu ça, en fait. Je suis curieux de voir si je pourrais être encore plus fort sans avoir de pression ou si j’ai besoin de la pression pour être fort ? C’est la question que je me pose aujourd’hui. Mais, ce qui est cool, c’est que le job est fait.
Comment expliquez-vous ces dix victoires en dix courses cette saison ?
Depuis deux ans, on va vraiment vite. Mais, à chaque fois, il y avait toujours des petits problèmes techniques, des conditions de pistes difficiles où l’on a fait des fautes ou des mauvais choix. Cette année, même si on a l’impression que l’on fait tout comme d’habitude, je pense que l’on met tout bout à bout pour faire de bonnes courses. Et il y a aussi un petit peu moins d’adversité que l’an dernier. Malgré tout, les courses roulent plus vite, c’est surprenant.

Au niveau de l’adversité, on connaît les qualités d’Alan Techer, mais est-ce que le challenger Enzo de la Vega n’est pas devenu votre grand rival ?
Les deux sont clairement mes deux grands adversaires pour le reste de la saison. Même si, mon principal adversaire reste moi-même. Enzo, je l’ai déjà encadré sur un stage Supersport. Je ne suis absolument pas étonné de ce qu’il fait aujourd’hui. En fait, il n’est plus jeune. Entre 26 et 27 ans, c’est là où tu es presque au meilleur niveau de ta carrière. C’est bien qu’il soit là, parce que ça rapporte un petit peu de fraîcheur dans le championnat. Tous ceux qui sont devant ont entre 30 et 40 ans, ça fait un peu peur. Mais, moi, ça ne me dérange pas (il a fêté ses 41 ans le 2 août dernier, NDLR).
Par Philippe Roch (Le Berry Républicain)
Publié le 28 août 2025 à 06h00