Kenny Foray (Tecmas-BMW) pour la passe de trois

Le championnat de France de vitesse moto le plus spectaculaire, le Superbike, est de retour ce week-end sur le circuit Bugatti du Mans. Avec les meilleurs pilotes nationaux au guidon des meilleures motos préparées par des teams de pointe, spectacle et suspense sont garantis. Kenny Foray (Tecmas-BMW) titré en 2022 et 2023, visera la passe de trois face à une adversité musclée. Interview.

« Kenny, prêt pour un troisième titre consécutif en Superbike, le quatrième de votre carrière après celui de 2017 ?

« Prêt oui. J’aimerais bien en tout cas et on s’est préparé pour ça. Le titre en FSBK, c’est encore l’objectif numéro un cette année pour Tecmas, avant même l’Endurance.

« Comment se sont déroulés les essais hivernaux ?

« Très bien même si on a un peu moins roulé que l’an passé. Mais je ne pense pas que cela ait trop de conséquences dans la mesure où on connaît très bien la moto, qui est la même que l’an passé.

« La BMW M1000 RR a-t-elle reçu des évolutions par rapport à la version 2023, déjà très performante ?

« Non, rien n’a changé ce qui est plutôt un avantage. On connaît encore mieux la moto ce qui doit nous permettre d’être rapidement plus performants.

« Au niveau de l’équipe, staff, ingénieurs et mécanos, c’est aussi le statu quo ?

Tout pareil ! C’est toujours un avantage d’avoir les mêmes personnes d’une année sur l’autre ; ça nous permet de mieux travailler ensemble, de mieux nous comprendre et d’être plus efficaces en s’appuyant sur des bases que chacun connait.

Loïc Arbel en renfort

« L’arrivée de Loïc Arbel au sein de Tecmas en tant que pilote Superbike, c’est une bonne chose ?

« Complètement ! Loïc fait déjà partie du team en Endurance. Il a fini sur le podium en 600 Supersport la saison dernière et il a tout pour faire une belle saison en 1000 et viser le titre en Challengers. Et puis, je ne suis plus tout jeune (Kenny Foray a 39 ans, Ndlr) et c’est bien aussi qu’Arnaud (Sassone) et Tecmas pensent à l’avenir, même si je pense pouvoir encore rouler à haut niveau pendant deux ou trois ans. On ne sait jamais ce qui peut se passer. Une chute, une blessure et tout peut être remis en cause. Il faut être réaliste par rapport à ça.

« Pour Loïc, pouvoir rouler toute la saison en Superbike, ça peut aussi être un plus pour Tecmas Endurance ?

« C’est évident. Cela fait deux ans que Loïc aurait dû venir en 1000. Selon moi, il n’a pas vraiment le gabarit pour rouler en 600 ; il est trop grand. Je pense qu’à 25 ans, il vaut mieux être devant en 1000 plutôt qu’en 600. Je l’ai embêté durant toute la saison dernière, l’incitant à passer le cap, à venir en Superbike. Il l’a fait et je pense que c’est le bon choix.

« En 2022, face à Valentin Debise, et en 2023, aux dépens de Mike Di Meglio, le titre s’est joué lors du dernier round, ce qui s’est avéré excellent au niveau du suspense et pour l’intérêt du championnat. Vous avez l’intention de refaire le coup cette année ?

« Déjà, si j’arrive à gagner le titre au terme de la dernière course, ce serait une excellente chose. Maintenant, si on me donne le choix entre remporter le titre lors de la dernière course ou dès le meeting précédent, je n’hésite pas un seul instant. Cela fait deux saisons que c’est quand même un peu tendu et si on peut s’enlever un peu de pression avant la dernière course, ce serait une bonne chose. Mais je n’ai pas non plus la prétention de dire que je vais gagner le titre dès le 5e ou le 6e round. En réalité, ce qui m’intéresse, c’est remporter le titre, peu importe comment…

« Côté plateau, on prend les mêmes ou presque et on recommence. C’est la promesse d’un championnat de haute volée avec plusieurs constructeurs (BMW, Honda, Yamaha notamment) et manufacturiers (Michelin, Dunlop, Pirelli) affichant des ambitions légitimes  ?

Il y aura un beau championnat, comme l’année dernière ; ça c’est certain ! Nos rivaux directs dans la course au titre, on les connait. Il y aura Mike Di Meglio, Alan Techer et Arnaud Renaudin sur Honda, Jérémy Guarnoni et Mathieu Gines sur Yamaha notamment. Il ne manque guère que Corentin Perolari (descendu en 600 Supersport, Ndlr). Avoir une telle adversité, c’est vraiment cool. Plus il a de pilotes connus, plus il y a de constucteurs et de teams bien organisés, mieux c’est pour l’intérêt du championnat et du sport moto en général, tant pour les compétiteurs que pour les spectateurs ».

Texte : Christian Ragot
Photo : SV Agency